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Potentiels et impacts des véhicules légers du quotidien
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Les Français le sentent bien et le disent, la « voiture électrique » telle qu’ils la voit aujourd’hui sur les routes n’est PAS la solution tant clamée.
En 2023, seulement 15 % des Français perçoivent la voiture électrique comme une voiture accessible financièrement.
Intuitivement, les Français savent qu’il faudra se déplacer au quotidien différemment. Certes les villes sont maintenant en bonne voie pour accueillir les « vélotaffeurs » et autres vélo cargos, encouragent enfin la marche et font ce qu’elles peuvent pour optimiser et maximiser l’offre de transports en commun, mais après ? Une nouvelle mobilité « individuelle » est appelée à émerger : des véhicules plus simples, plus sobres, plus légers donc, mais adaptés aux besoins quotidiens d’un célibataire, d’un couple, d’une famille, d’un commerçant, d’un artisan, d’un logisticien…
Mais qui est concerné par ces véhicules conçus et optimisés pour les déplacements du quotidien ?
En fait, énormément de monde. 94% des déplacements quotidiens font moins de 40 km ; une distance largement à la portée de véhicules dont l’autonomie tourne autour de 100 km et qui peuvent recharger leur batterie, souvent amovible (et donc échangeable), sur n’importe quelle prise domestique ; et ce, en quelques heures.
Mieux, 60% des trajets quotidiens des Français font moins de 10 km et sont donc réalisables avec des véhicules finalement plus proches du vélo que de la voiture : des tricycles ou quadricycles stables, permettant d’emporter un passager et des petits « bagages », protégeant des intempéries, et « assistés » pour pouvoir se déplacer même quand on est bien fatigué, voire malade.
Ainsi, ce sont bien des millions de ménages et des milliers d’entreprises qui sont donc concernés.
Combien de voitures pouvons nous ainsi remplacer ? Un petit groupe d’experts d’AVELI s’est penché sur la question, a épluché les données historiques d’utilisation de nos voitures couteaux suisse pour en déduire lesquelles pourraient être avantageusement remplacées par des véhicules optimisés pour le quotidien.
Le résultat est frappant, presque choquant.
Des dizaines (2,2 exactement) de millions de voitures peuvent techniquement céder leur place à nos jeunes et agiles alternatives !
Autrement dit 56 voitures sur 100 sont potentiellement remplaçables par un véhicule léger !
Et on pourrait le faire dès 14 ans, sans se priver, en se faisant du bien, en soulageant les routes, et en préservant de précieuses ressources planétaires.
Qu'est ce qu'on attend ?
Aujourd’hui, il se vend 20 à 25 000 véhicules légers neufs, un taux de croissance annuel de 50% de ce marché nous amènerait à un parc de 22 millions de véhicule légers en 2038 (par comparaison la France compterait environ 18 millions de vélos aujourd’hui en 2024).
Le renouvellement d’un parc de 22 millions de véhicules légers, d’une durée de vie moyenne de 17 ans (soit 5 ans de plus qu’une voiture en 2024) génère mécaniquement un marché annuel de 1,3 millions de véhicules légers. (à comparer à un marché de 2,8 millions de vélos neufs et 1,6 million de voitures neuves aujourd’hui en 2024), ce qui reviendrait à remplacer une voiture vendue en occasion sur 4 par un véhicule léger neuf.
Quels impacts ?
Cette bifurcation d’ampleur entraîne avec elle de nombreux effets positifs. Bien sûr on pense tout de suite à l’environnement, à commencer par les gaz à effet de serre. En moyenne, un véhicule léger, sur son cycle de vie, c’est 10 fois moins d’émissions qu’une voiture thermique moyenne.
Comme un véhicule léger remplace une voiture qui roule moins que la moyenne du parc, globalement pour la France, un parc de 22 millions de véhicules légers complétant un parc réduit de 17 millions de voitures émettrait DEUX FOIS moins de CO2 qu’aujourd’hui pour le même service (à kilométrage constant, sur le cycle de vie du parc).
Les autres limites planétaires sont aussi positivement impactées. Un véhicule léger, c’est beaucoup moins de matière qu’une voiture, des pneus plus petits, qui s’usent moins vite, et qui soulagent nos routes. 22 millions de véhicules légers pèsent 25 millions de Tonnes de moins que 22 millions de voitures citadines électriques !
Comme ces véhicules sont aussi des véhicules simples, faciles à entretenir, à améliorer, à reconditionner, et peuvent durer des décennies (comme un vélo, un bus ou un camion), cela soulage d’autant plus leur empreinte globale sur les ressources naturelles, et facilite une résilience à l’usage.
Pour concevoir, fabriquer, distribuer, entretenir, reconditionner, améliorer ces véhicules, nous estimons l’impact sur l’emploi autour de 75 000 équivalents temps plein (ETP), en se basant sur les chiffres historiques des industries du vélo et de l’automobile, la plupart venant sans doute du secteur automobile et amortissant ainsi son rétrécissement.
Parlons économies
Un marché Français des véhicules légers neufs de 1 à 1,5 millions de ventes annuelles génèrerait 10 milliards de chiffre d’affaires, et 5 milliards de valeur ajoutée annuels, si l’on reprend à notre compte les ratios économiques actuels de l’industrie automobile en France. Les véhicules légers se prêtent naturellement à une fabrication maximisant l’approvisionnement local, en circuit court, proche de l’utilisateur final. On peut réellement invoquer et réaliser du « made in France ».
Et justement, notre utilisateur final, ménage ou entreprise, va pouvoir jouir d’un coût de sa mobilité quotidienne divisé par 4 ou plus. Pour une entreprise, cela représenterait 5000€ de TCO économisé annuellement comparé à une voiture électrique citadine.